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Thibault Rivet vit et travaille à Saint-Raphaël, où il dirige depuis 25 ans un atelier municipal créatif autour de l’image fixe et animée. Son approche esthétique de l’image vient servir un discours sur la dégradation de la relation entre humains et nature, dans un déséquilibre désormais irréversible où le temps lui-même est perturbé par un jeu d’accélérations ou de ralentis. Nous naviguons entre unité magnifique et rupture à l’échelle globale, impuissants devant la course hypnotique qu’il figure. En truquant les lignes de fuite, par des effets de miroir qu’il compose parfois en des vues triangulaires, il tord notre vision du monde, désormais piégé dans sa beauté à géométrie fermée.
Pour le Festival du Peu, il propose deux vidéos, Dive et Respire, projetées dans le bureau du Maire. Par des collages et montages vidéo, il aborde l’énergie du monde vivant avec calme : il insiste sur l’harmonie de nos paysages par des reflets à la symétrie parfaite, et crée un sentiment d’union et de symbioses idéalisées. Mais il sait aussi figurer la lente catastrophe : par des superpositions surréalistes d’étendues d’eau et de vagues immersives, il perturbe nos habitudes de paysages en créant une tension. Et l’eau vient toucher notre paradoxale humanité, nous qui sommes capables de trouver du splendide dans la force du chaos autant que dans la sereine contemplation des éléments.