© Jean-Michel Sordello
Né en 1967, Marcel Bataillard oscille entre Nice, Arles et la Corse et se poste en toutes choses au pied de la lettre. Dans des approches sémantiques et de représentations directement tendues à l’histoire, à la mémoire et à l’identité, il déploie ses réflexions en peinture, vidéo, texte, musique, performance et photographie. Patrimoine et mythes collectifs sont à la fois la source et le delta de ses explorations qu’il mène en bateau jusqu’à l’archétype, jusqu’à « l’aphorisme visuel », dirait-il lui-même.
Pour le Festival du Peu, il montre et démonte les clichés de Nice sous la pluie, série parue en 2017 sous forme de carnet aux éditions de l’air, des livres que dirige Stéphane Brasca. Nice, dont l’image ne fond jamais au soleil, semble sortir de son propre contexte quand l’eau s’y accumule – parfois jusqu’à l’incongruité –, perturbant nos habitudes de paysages urbains aux lumières et architectures tant colportées. Préférant les légendes aux titres, Marcel Bataillard accompagne ses images de quelques mots qui en complètent le sens – à moins qu’ils ne les diluent : Poussières de diamants et miettes de ciel, Il pense comme il pleut, L’odeur salée de la saucée à quai, sans que ne nous échappe La peinture à l’eau. Parce que c’est bien plus beau.
