© Christine Parasote
Née en 1985, d’origine marocaine, Donia Ouassit aborde la création de formes à partir de matériaux simples et à travers le prisme de l’histoire : « Il existe des caractéristiques différentes et propres à chaque culture, une manière d’être qui se retrouve dans les objets du quotidien » et dans leur manipulation. Un art de vivre auquel elle aime revenir « afin de ne pas rompre avec [son] histoire et [ses] références culturelles. » Sa démarche artistique tient du geste et du rituel, par le travail répété et patient de la main, où l’empreinte fait cohabiter à la fois une extrême présence et une absence. Elle fait volontiers référence à Georges Didi-Huberman, philosophe et historien de l’art, selon qui « nous devrions accepter de nous placer devant une sculpture de Donatello, de Rodin ou de Marcel Duchamp, comme devant une empreinte de main préhistorique. Devant une telle empreinte, en effet, nous ne savons rien à l’avance, ou alors nous devons critiquer tout ce que nous savons déjà. »
Pour le Festival du Peu, elle installe une accumulation de cotons-tiges, issue de la série Rhizomes. « Le fait d’accrocher, de produire dans un lieu d’exposition in situ me permet de travailler à plus grande échelle, de créer du volume dans une grande liberté de geste. La construction nécessite un temps long de répétition,
comme un oiseau qui tisse un nid au fil des jours, avec patience. » En résulte une structure aux allures de nuage ultra-organisé et dont la vaporeuse élasticité règne pourtant.