© Claudio Citarella
Né à Alger dans les années 50, Jacky Ananou se passionne très tôt pour la musique, le rock dans un premier temps. Après une carrière radio aux États-Unis et au Canada, il revient en France et crée dans les années 80 la galerie Motus à Nice, bien connue des musiciens, peintres et photographes qui s’y croisent volontiers, entre fringues, art et concerts jazz. Ananou découvre la peinture, rencontre les frères Di Rosa, Robert Combas et plonge dans un mouvement artistique dont Ben vient alors d’inventer le nom : la Figuration libre. Excellent portraitiste, il participe à plusieurs expositions. Toujours collé au jazz, il anime depuis 2018 une émission de jazz sur RCN (89.3), Jazz en fête, où il présente et fait entendre des nouveautés et rééditions, en présence d’invités. Lui qui se décrit avec humour capable de lenteur en toutes choses, apprend une technique particulièrement minutieuse de dessin, selon laquelle il « remplit » 10 cm2 de feuille Canson en quatre heures, uniquement en usant de stylos Bic bleus. Avec patience et méticulosité, il travaille d’après photos, commence au crayon, puis s’arme de bleu. De sa grande maîtrise des textures et jeux de lumière jaillissent des reflets et flous au réalisme saisissant. Récemment, il a entrepris une série de flaques, reflets et gouttes de pluie en chute ou en glissade perlée. Sa technicité ultra-fine nous renvoie aux vues et sensations que nous partageons par gros temps, sans pourtant prêter attention aux effets innombrables et délicats que l’eau vient produire sur nos paysages urbains.